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17 novembre 2014

Rendez-vous à Pré Nuble (extrait)

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(Extrait de mon prochain recueil de nouvelles. Droits réservés. © CLJ pour cette version, décembre 2014).

14 novembre 2014

Un vent tiède gonflait comme une voile le rideau translucide de la bibliothèque

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Adossé au fauteuil assorti à son bureau massif, Andrade, seul dans la multitude des livres, s'abîmait dans la contemplation des jeux de l'air dans le tissu. Parfois, il allumait un cigare, juste pour le plaisir de prolonger ce spectacle grâce aux volutes qui s'étiraient mollement vers la fenêtre. La même pensée revint le visiter : s'il allait vivre jusqu'à quatre-vingts ans, il avait déjà parcouru un peu plus de la moitié du chemin. Mais bien sûr, rien ne permettait d'affirmer qu'il atteindrait une telle longévité, ce qui le conforta une fois de plus dans la certitude que ce qu'il avait désormais de mieux à faire ne consistait en rien d'autre qu'à se consacrer à l'observation de l'air.

(Extrait de mon prochain recueil de nouvelles. Droits réservés. © CLJ pour cette version, décembre 2014)

Peinture : Leon Wyczolkowski

07 septembre 2014

Dans la lune !

(Extraits de différentes nouvelles de mon prochain recueil dont je viens de déposer le manuscrit)

Mhorn posa une semelle sur le marchepied puis l’autre sur le bitume du quai. Le sol s’éclaira subitement. C’était le ciel qu’un grand coup de vent venait d’éclaircir comme par enchantement, révélant un bleu violent pour  cette saison encore timide et, plus étrange, une lune blanche et pleine, comme affolée dans cet éblouissement brutal.

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Photo : ciel nocturne avant minuit hier samedi chez moi

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La douceur de la nuit révélait les effluves de roses tardives. Il arriva au seuil d’une serre de jardin opalescente sous le clair de lune. Il entra et flâna parmi les plantes. Un pas se fit entendre sur le gravier.

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Cette route forestière moirée sous le clair de lune, ce paysage qui lui évoquait Verlaine, Laforgue, ces grands arbres qui berçaient encore sous leurs ramures les féeries de son enfance, tout n’était plus qu’un décor à l’abandon, un cahier interrompu aux premières pages.

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Il se coucha sur le dos, ressentit un profond soulagement et crut entendre, prononcé par une voix familière : « On voit la lune en plein jour ! » mais ce n’était qu’un rêve de plus.

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Lorsque nous descendîmes le boulevard ombragé, seulement animé par quelques cafés restés ouverts mais dont les clients étaient presque tous scotchés devant les écrans, la pleine lune roula dans les feuillages des tilleuls et des marronniers.